09/09/2009

Le rythme de vie du Grinder

C'est à la fois l'un des inconvénients et l'un des attraits de la vie de joueur : Le rythme de vie décalé.

Demandez à n'importe quel enfant -ou ado- si il aimerait passer sa vie derrière un bureau, vous aurez souvent une réponse négative..

Un rythme classique de 9h-19h, "métro boulot dodo", c'est assez prenant.
Mieux vaut avoir un boulot qui vous passionne, ou à défaut un boulot dans lequel vous vous épanouissez.



Le problème, c'est que tout le monde ne peut pas avoir The Job de rêve sur une île déserte (vous savez, ce job à 75000€ les six mois sur une île aux eaux turquoises, nourri, blanchi, logé..), et qu'ils sont rares les postes comme celui de Julien "Yuestud" Brécard, en photo ci-contre, 30 ans, manager de la team Winamax, contraint de se balader de palace en palace pour soutenir la fameuse équipe.. (lire l'interview de Yu sur leparisien.fr)





Échapper au métro-boulot-dodo. Voilà l'une des raisons au succès du loto (voir cette vidéo Dans les coulisses du Loto extrait d'un reportage sur les gagnants) ou des autres produits de la FdJ, mais aussi -bien sûr- du poker où il possible de gagner pas mal d'argent avec un peu de technique (et de chance).
Antoine Saout est d'ailleurs là pour nous le rappeler..


ne pas confondre le grinder et le joueur live


La plupart des joueurs réguliers -et gagnants- de poker en ligne eux, ne gagnent pas des millions, beaucoup ne sont que de simples grinders.
Pour donner une définition : "grind" signifie travailler laborieusement contre une force contraire.
Le grinder joue beaucoup, sur beaucoup de tables, à une limite qu'il domine un tant soit peu, pour monter sa bankroll par exemple.
Le grinder va préférer jouer beaucoup de volume, sur une limite peut-être plus petite que ce qu'il pourrait se permettre, pour dégager un profit régulier. Alors que d'autres joueurs du même niveau pourront préférer jouer moins mais plus cher.


Pendant un an, j'ai été ce grindeur appliqué (grindeur addict diront certains), jouant plus de 5h par jour. Aujourd'hui, j'ai repris un travail classique, mais cette période consacrée au grindage restera comme une expérience à part.

En moyenne, je jouais sur 4 à 8 tables de SnG (formats 2.2$ à 180j et 3.25$ à 45j) et il m'arrivait de faire des sessions à 20-25 tables en DoN à 1.1$.

Après quelques échecs lors de tentatives pour monter de limite, je me suis finalement stabilisé à une fourchette de gains journaliers compris entre 20$ et 100$ (le plus souvent aux alentours de 20$).

Évidement, les heures de jeu les plus rentables étaient, dans l'ordre décroissant :
- le week-end : beaucoup d'amateurs connectés, qui font souvent des erreurs.
- le soir : décalage horaire obligé, c'est en soirée que l'on trouve une majorité d'américains, souvent des gambleurs peu raisonnables.
- le matin : le plus difficile (peu de joueurs connectés, et beaucoup de scandinaves, joueurs sérieux en général)


Dans l'idéal donc, le rythme de vie du grindeur est adapté au flux de joueurs américains : jouer la nuit, dormir en journée.

Pour aller au boulot, pas besoin de prendre les transports en commun. Ça c'est bien.

Par contre, il faut être vigilant, car à partir du moment où l'on est plus "obligé" de sortir de chez soi, on peut rapidement devenir un nolife.

Alors essayer de vivre du poker pour échapper au métro-boulot-dodo, pourquoi pas, mais attention à ne pas pas perdre la tête : (merci à Tilou4fun pour cette vidéo de conclusion qui tombe à pic)

8 commentaires:

checkman a dit…

Ca doit vraiment être un style de vie particulier. Quand je vois des mecs qui vivent en jouant des SNG à 5$ 12h par jour (des DON ou des HU no blind increase), je pense qu'il faut avoir un grain quelque part.

Parce que ce qui peut être une passion au début doit vite devenir une corvée, non ?

Comme tu le dis on doit rapidement devenir no-life. Gagner de l'argent qu'on a pas besoin de dépenser à part pour s'acheter des pizza en somme. Il doit vraiment falloir pratiquer une autre activité, de préférence un sport de plein air en groupe.

D'un côté je trouve ça vraiment bizarre d'aimer vivre comme ça, d'un autre je pense qu'il doit falloir une force de caractère assez énorme pour supporter un tel style de vie.
J'ai déjà essayé à petite échelle (sur quelques jours et mes buy-in, qui a l'époque était encore plus ridicules que maintenant ^^). Je ne tiens pas plus de trois jours, et encore j'ai envie de tout envoyer promener quand je joue.
Peut être que si les gains suivaient et était vraiment intéressants, je serais plus motivé.

J'ai l'impression que pour pouvoir vivre confortablement du poker, il faut déjà avoir gagné de quoi vivre suffisamment pas mal de temps sans avoir à bosser. Histoire d'éviter les journées de 10h 7 jours sur 7, et surtout de jouer à un niveau où les gains sont un minimum intéressants.

bulgroz91 a dit…

Et tu bosses dans quoi maintenant, Aldanjah ?

Anonyme a dit…

checkman +1 ....
et les potes..? et la copine..?

aldanjah a dit…

Justement, il ne faut pas s'isoler des potes et copine(s), car sinon on décroche complètement de la vie réélle !

La frontière entre grindage et addiction est très maigre :
"Négliger sa famille ou ses amis" fait d'ailleurs partie de la liste des symptômes de l’addiction à l’ordinateur.

et pour répondre à ta question bulgroz91 : je bosse depuis quelques mois dans la pub online, ce qui explique pourquoi je joue de manière moins intensive (les habitués du blog auront remarqué les absences de bilans depuis Mai)

zmasters a dit…

Oui oui on à remarqué (habitué mais caché, honte à moi, j'ai pas pris l'habitude de laisser des commentaires malgré avoir lu tout ton blog avec passion et suivre ce que tu écrit jour après jour (même si les articles se font rares...)

simefp a dit…

Super article :-) j'ai bien rigolé sur la video des coulisses du loto.

Je pense que grindeur peut être un métier à considérer comme telle. Par rapport à beaucoup d'autre métier pénible il est assez simple de dégager plus que le SMIC voir plus qu'un bon salaire de cadre... Boku87 peut se vanter de pouvoir gagner plus que la majorité des directeurs financier. Après il faut prendre ca au sérieux comme un vrai travail.
Après le métier de grindeur online est vite lassant et redondant, mais mélé avec un blog, des parties de CG et tournois live avec des horraires de boulot définies + une vie sociale ca peut très bien faire l'affaire :-)

Anonyme a dit…

quel est l'interet de cette vidéo ?

aldanjah a dit…

Simon : "il est assez simple de dégager plus que le SMIC voir plus qu'un bon salaire de cadre."
Je n'en suis pas si sur.. sur le long terme c'est pas si évident.

Anonyme : Cette vidéo, c'est rien de plus qu'un joueur online qui fait le clown pour faire parler de lui.
Pour trouver un sponsor, ça aide d'être populaire :)