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26/04/2012

Echecs et Poke

Il faut que je partage avec vous cette "typologie des jeux" établi par Roger Caillois, permettant de classer les jeux par catégorie :

- les jeux d'agôn dont le trait caractéristique est la compétition, la recherche de la victoire, où le jeu, en forçant un peu le trait, ne serait qu'un moyen formel de désigner entre deux personnes personnes ou deux équipes de joueurs un gagnant et un perdant.

- les jeux d'aléa, où le hasard et non la valeur pure, intellectuelle, ou physique, des joueurs permet de déterminer le vainqueur. De cette catégorie ressortent les jeux de dés, la roulette, certains jeux de cartes.

- mimicry : les jeux de simulacre, de mascarade, de théâtre. L'habileté des joueurs est, en règle générale, mise à l'épreuve pour déterminer dans quelle mesure ils sont capables de simuler un personnage ou d'affecter une attitude qui ne leur sont pas familiers.

- ilinx : jeux dont le but est de provoquer une impression ou un sentiment de vertige, un émotion sensorielle d'une nature et d'une force telles que les vicissitudes habituelles de la vie courante ne sont pas en mesure de les procurer au joueur qui les recherche.


Les échecs évidement, appartiennent à la première catégorie, les jeux d'agôn.
Le poker, lui .. est inclassable.. puisqu'il appartient à toutes les catégories..


Si cela vous intéresse, vous en saurez plus en lisant le livre Socio-Anthropoligie des joueurs d’échecs de Jacques Bernard (lien priceminister), d'où provient ce paragraphe.


Sinon, pour parler d’échecs et de BD, je vous invite à aller consulter le blog Matte ces échecs :



Son auteur, Cyrilius, croisé lors d'une soirée 'Tarot Electro" a bien voulu me faire une dédicace :



N'hésitez pas à commander son premier album (auto-financé) : "Roque'N'Roll !"





07/03/2011

Les ravages du jeu en ligne [BD]

Nouvelle mini-BD, sur le jeu en ligne cette fois-ci.



Si vous ne connaissez pas encore la vidéo en question, là voici :


J'en profite aussi pour parler du tournoi organisé par Stefal sur Winamax le 28 Mars.
Un bon moment entres poker-bloggeurs en perspective, et des lots originaux puisque les premiers repartiront avec des figurines personnalisées et des portraits personnalisés.

30/11/2010

les qualités professionnelles du joueur de poker


Ci-dessus un article provenant du gratuit 20minutes : "Le poker, un atout professionnel". On y apprend que certaines entreprises pensent que les amateurs de poker ont des qualités qui peuvent leurs être utiles. Elles intègrent même le poker à leur processus de recrutement..

L'article liste des qualités issues de la pratique du jeu : régularité, persévérance, tempérance, courage, psychologie, modestie, évaluation des risques, discipline..

Dire aux joueurs de poker qu'ils sont pleins de qualité, ça fait plaisir, mais si on regarde les faits de plus près :

le 26 novembre, l'agence de publicité H. a organisé un tournoi de poker pour recruter leurs stagiaires parmi 80 étudiants. (affiche ci-contre)

Pas de raisons de s'emballer pour des offres de stage. Cela ressemble davantage a un prétexte pour communiquer sur leur client Pokerstars - une campagne de notoriété réussie d'ailleurs car le buzz a pris (voir rue89)





en Septembre 2010, la SSII GFI a organisé une soirée "speed recruiting poker". N'en déplaise au rédacteur de l'article de 20minutes, "le poker était simplement un prétexte pour créer de la convivialité et de l’échange entre candidats et collaborateurs GFI" d'après le responsable RH (voir interview sur keljob.com)





Les 2 exemples dont parle l'article de 20 minutes sont donc malheureusement assez éloignés de la "reconnaissance des qualités professionnelles" du joueur promis par le titre de l'article.


Quand on y réfléchi un peu, si les recruteurs s'intéressaient vraiment à la stratégie, c'est vers les échecs qu'ils se seraient tournés..


Quant aux autres qualités, je ne peux m'empêcher d'envisager en quoi elles peuvent être utiles en entreprise :

- le contrôle de soi.
L'employé ne va pas "tilter" : il saura garder son sang froid et ne lâchera pas son boulot, même si les conditions sont difficiles (boulot chiant / supérieurs insupportables)

- le bluff.
Pour un poste de commercial, c'est souvent important d'être capable de convaincre les clients, sans se préoccuper de la qualité du produit.
(par contre, pour certains postes, il est dangereux de recruter de trop bons bluffeurs, je pense par exemple aux métiers de comptables ou d'ingénieurs..)


Bref. Il ne faut pas oublier que si le poker a autant de succès, c'est aussi parce qu'en jouant, un grand nombre de joueurs espèrent pouvoir échapper au circuit professionnel classique..



Pour finir sur une note un peu plus gaie, un peu de pub :

je vous invite à vous renseigner sur le tournoi Kill the Champion qui aura lieu le 1er décembre sur Winamax -5€ de buy-in (et un paquet de bounty à se partager)

et à mes amis bloggeurs, je leur annonce mon retour car je participerai au prochain freeroll FPT spécial bloggeurs organisé par davidlpoker !



Et pour parler de 2011 : rendez-vous en Avril pour le salon Poker et Betting Show !

12/04/2010

Dernier point sur Las Vegas..

Je reviens une dernière fois sur mon expérience à Vegas.

Mes notes ont déjà fourni le contenu de ces 2 articles :
- mon bilan gambling de cette semaine à +350$
- mes conseils aux futurs visiteurs de Vegas

Donc après celui-ci, j'arrête de parler de Vegas, c'est promis.
Ça va faire bientôt faire 2 mois que je suis rentré et les souvenirs s'estompent déjà

J'ai donc décidé de regrouper mes avis et mains marquantes sur un seul tableau :



Les points + et - sont bien entendu subjectifs. Il est possible que d'une semaine à l'autre, l'ambiance soit tout à fait différente, mais comme je l'ai déjà dit : l'essentiel est de trouver un endroit où l'on se sent à l'aise pour jouer et où les joueurs sont "jouables".


Rétrospectivement, je n'ai pas fait énormément de tables finales, contrairement à l'un de mes potes de voyage. J'ai surtout eu la chance de faire une première place dès mon premier tournoi, ça m'a tout de suite mis en confiance pour le reste du séjour.

pile ou faceDe la chance oui, car sur ce premier tournoi, alors que nous sommes à la bulle, je trouve TT au bouton et push sur une relance du second en chips.
Il paye avec AQ mais ne touchera rien.

Comme quoi le bilan du séjour s'est joué a peu de choses..





Je voulais revenir aussi sur la durée du séjour : 1 semaine c'est bien assez pour une première fois.
Si j'étais resté plus longtemps, il est possible que mes gains aient fini par fondre..


Psychologiquement, ce n'est pas si facile de rester concentré et de ne pas tilter lorsqu'on joue en continu comme ça, qu'on passe d'un casino à l'autre, sans s'arrêter.

Mon niveau sur la fin du séjour s'était un peu dégradé.
Facile en effet d'encaisser un bad beat lorsqu'on joue online sur 10 tables, mais en live lorsqu'on se fait sortir d'un tournoi où l'on est assis depuis 3h, et qu'on doit attendre 2h de plus avant le prochain tournoi, c'est plus dur..


Dans les jours qui ont suivi mon retour d'ailleurs, j'ai fait un peu n'importe quoi à l'image de cette "tentative" en NL 1-2, moi qui ne fait jamais de Cash Game habituellement.
Bilan : 80$ de pertes sur 2 mains
- un 99 vs KK, où je reraise et m'empale préflop alors qu'un simple call en position était si simple..
- un AT board Qxxxx où mes 2 barrels flop et turn sont callés et je fais un pitoyable check-fold sur la river.

Bref, j'essaye ces derniers temps de me recentrer sur les SnG, et de retrouver mes bases :
Être concentré sur les styles des joueurs, prendre des notes et s'adapter constamment.
Et qu'importe le résultat, temps que la décision est "mathématiquement" bonne..


Là-dessus, il faut s'inspirer les joueurs comme Claire, qui savent prendre du recul après les mauvais coups (voir son billet parcours bad-beateux dans le DeepStack Open).



La Tueuse Un enchainement tout trouvé avec cette citation tirée du film La Tueuse (disponible gratuitement sur Arte +7 jusqu'au vendredi 16 Avril) : "Si tu joues au poker, tu acceptes le hasard, sinon tu joues au Bridge"


Almira Skripchenko
.. au bridge ouais ... ou aux échecs, comme la joueuse du team Winamax Almira Skripchenko (sur la gauche) qui cartonne dans cette discipline..

Elle finit en effet 13e / 150 lors du championnat d'Europe féminin 2010


Bravo à elle !

13/08/2009

Interview vidéo de David Sklansky

"Le poker est un jeu dans lequel vous devez prendre des décisions à partir d'un ensemble d'informations incomplètes, qu'il faut rassembler et rendre cohérentes pour prendre la bonne décision"..


C'est l'interview la plus visionnée du site lepoker.tv :
Celle de David Sklansky, l'auteur de l'ouvrage de "Theory of Poker" ( un livre que je n'ai pas lu)





Quelques autres passages :

"Pour gagner, il n'est pas nécessaire d'appliquer LA stratégie optimale. Il y a une notion d'adaptabilité.
Par comparaison, aux échecs, Kasparov battra plus rapidement un adversaire moyen qu'un ordinateur, car un ordinateur part du principe que son adversaire fera toujours le meilleur choix, alors que Kasparov saura que la stratégie optimale est inutile, il suffit d'exploiter les erreurs de son adversaire"

De même, au poker, il faut parfois savoir s'éloigner de la théorie.


Les joueurs online peuvent gagner beaucoup en multipliant les tables et en jouant uniquement de manière théorique, mais en live ça ne suffit pas : il leur manque le coté psychologique du jeu.


Pour gagner beaucoup, il vous faudra acquérir un minimum d'expérience : vous devez atteindre un niveau où les décisions dans les situations de base sont automatiques, vous aurez ainsi du temps pour vous concentrer sur les situations les plus difficiles.


Pour bien jouer faut-il du courage ? Du courage, non, il ne faut pas avoir peur de prendre des risques.
Il faut se dissocier de l'argent en jeu, être prêt à le perdre.

Ça passe notamment par le fait de ne jouer qu'une petite partie sa bankroll.

Si un joueur est prêt à risqué 100% de sa bankroll sur une coin-flip à 51%-49%; il n'est pas courageux, il est stupide.



D'autres vidéos sont à voir sur lepoker.tv :



08/07/2009

Almira Skripchenko, je suis fan

La belle blonde venue de l’Est, Almira Skripchenko, a de quoi avoir le sourire :
Elle a réussit une très belle perf lors de l’épreuve 36 des WSOP (le tournoi à 2000$ d’Hold'em No Limit).

Au bout de 3 jours de compétition, elle finit 7e sur 1700 joueurs, et encaisse la somme rondelette de 78 664 $.


Après avoir frôlé l’élimination au day 1 (elle chatte un 10 sur un duel TT vs JJ), elle sort finalement sur un bad beat (KK vs 55) en table finale.



Almira, originaire de Moldavie, est à la base une championne d’échecs (2449 d’Elo) qui a bien fait de s’essayer au poker.
Elle peut remercier Patrick Bruel et Michel Abécassis, qui ont décelé son potentiel et l'ont intégrée à l'équipe Winamax, dont je parlais déjà dans cet Article Poker du Monde en Mai.


En fait, j'ai déjà croisé Almira lors d’une compétition d’échecs à Asnières-sur-Seine, il y a 3 ans.
Elle se démarquait déjà (c’était une des seules filles à ce niveau dans un univers très masculin)


A 12 ans :





Quelques années plus tard :





Et maintenant :





Vous comprenez pourquoi on la remarque..



Pour les joueurs d’échecs (ayant le niveau) certaines de ses grosses parties sont disponibles sur www.chessgame.com



Les liens à consulter pour en savoir plus sur sa récente perf :
- l’Interview par MadeInPoker
- le Podcast Club Poker Radio S02-E32 (oui elle a un léger accent de l’Est)


- une vidéo réalisée par son sponsor, Winamax, disponible sur le site lepoker.tv :



19/05/2009

Article LeMonde about Poker

Article publié dans Le Monde du 18 Mai, intitulé
Poker gagnant (page 1 page 2)

Un article plutôt correct dans son ensemble, (ce qui change des sujets TV qui font passer les joueurs de poker pour des voyous).

Il alerte sur le coté addictif du poker : "Le poker est à la mode, surtout chez les jeunes, qui y voient un moyen de s'enrichir facilement"

Il fallait donc que j'en parle dans ce blog :)



Quelques extraits choisis :

A propos des people (notamment ceux présents à l'EPT de Monaco et au Grand Prix de Paris) :
".. plantés dans le décor, juste bons à être "plumés" . Jamais aucun d'eux ne parvient jusqu'aux places payées - les 80 premiers gagnent de l'argent, en général -, à part, exception de taille, Patrick Bruel .."
Sébastien Chabal, Boris Beker et Kool Shen -directement cités- apprécieront..


About Sponsoring, Michel Abecassis, consultant pour Winamax, regrette :
"On aimerait bien avoir Elky chez nous, mais il vaut des millions.. "

Faute d'Elky, Winamax s'est rabattu sur des joueurs au fort potentiel "communicatif" : La jolie comédienne (Alexia Portal), la jolie joueuse d'échecs (Almira Skripchenko) ou encore le fameux Guillaume de La Gorce, alias Johny001 :
"A 28 ans, cet ancien élève d'une école d'ingénieurs a déjà gagné plus de 1 million d'euros. "Ça ne représente rien, cet argent", lâche-t-il froidement. Il vit à Londres, dans un appartement en collocation avec d'autres joueurs, écume les tournois, des Bahamas à Venise." (voir vidéo ci dessous)

"Il ne devrait pas revenir s'installer en France. La future taxation de 2 % des mises envisagée par le gouvernement français lui semble un mauvais choix."

Tu m'étonnes..



Et je finis sur cette vidéo Made in Poker (qui tourne depuis quelques mois déjà) : Johny001 at home

04/08/2008

Edgar Poe aurait aimé les WSOP..

En guise de préface à son recueil de nouvelles Histoires Extraordinaires, que j'ai lu récemment, Edgar Poe (1809-1849) a une réflexion intéressante. Elle concerne la capacité d'analyse du cerveau humain, notamment utilisée dans le domaine des jeux (dames, échecs, whist). J'y ai vu de nombreuses analogies avec le poker, et il se trouve que le comité de rédaction de mon blog a validé la publication de cet extrait ici. Si vous avez le courage de lire ce copieux extrait, vous apprécierez :

"Les facultés de l'esprit qu'on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d'analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autres choses, c'est qu'elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l'homme fort se réjouit dans son aptitude physique, se complait dans les exercices qui provoquent les muscles à l'action, de même l'analyste prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rébus, des hiéroglyphes; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l'opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel. Les résultats, habilement déduits par l'âme même et l'essence de sa méthode, ont réellement l'air d'une intuition.

Cette faculté de résolution tire peut-être une grande force de l'étude des mathématiques, et particulièrement de la très haute branche de cette science, qui, fort improprement et simplement en raison de ses opérations rétrogrades, a été nommée analyse, comme si elle était l'analyse par excellence. Car, en somme, tout calcul n'est pas en soi une analyse. Un joueur d'échecs, par exemple fait fort bien l'un sans l'autre. Il suit de là que le jeu d'échecs, dans ses effets sur la nature spirituelle, est fort mal apprécié.

Je prends donc cette occasion de proclamer que la haute puissance de réflexion est bien plus activement et plus profitablement exploitée par le modeste jeu de dames que par toute la laborieuse futilité des échecs. Dans ce dernier jeu, où les pièces sont dotées de mouvements divers et bizarres, et représentent des valeurs diverses et variées, la complexité est prise -erreur fort commune- pour de la profondeur. L'attention y est puissamment mise en jeu. Si elle se relâche d'un instant, on commet une erreur, d'où il résulte une perte ou une défaite. Comme les mouvements possibles sont non seulement variés, mais inégaux en puissance, les chances de pareilles erreurs sont très multipliées; et, dans 9 cas sur 10, c'est le joueur le plus attentif qui gagne et non pas le plus habile. Dans les dames, au contraire, où le mouvement est simple dans son espèce et ne subit que peu de variations, les probabilités d'inadvertance sont beaucoup moindres, et attention n'étant pas absolument entièrement accaparée, tous les avantages remportés par chacun des joueurs ne peuvent être remportés que par une perspicacité supérieure.

Pour laisser là ces abstractions, supposons un jeu de dames ou la totalité des pièces soit réduite à 4 dames, et où naturellement il n'y ait pas lieu de s'attendre à des étourderies. Il est évident qu'ici la victoire ne peut être décidée, -les deux parties étant absolument égales, - que par une tactique habile, résultat de quelque puissant effort de l'intellect. Privé des ressources ordinaires, l'analyste entre dans l'esprit de son adversaire, s'identifie à lui, et souvent découvre d'un seul coup d'œil l'unique moyen -un moyen quelque fois absurdement simple- de l'attirer dans une faute ou de le précipiter dans un faux calcul.

On a longtemps cité le whist pur son action sur la faculté de calcul; et on a connu des hommes d'une haute intelligence qui semblaient y prendre un plaisir incompréhensible et dédaigner les échecs comme un jeu frivole. En effet, il n'y a aucun jeu analogue qui fasse plus travailler la faculté d'analyse. Le meilleur joueur d'échecs de la chrétienté ne peut guère être autre chose que le meilleur joueur d'échecs, mais la force du whist implique la puissance de réussir dans toutes les spéculations bien autrement importantes où l'esprit lutte avec l'esprit.

Quand je dis la force, j'entends cette perfection dans le jeu qui comprend l'intelligence de tous les cas dont on peut légitimement faire son profit. Ils sont non seulement divers, mais complexes, et se dérobent souvent dans des profondeurs de la pensée inaccessibles à un intelligence ordinaire.

Observer attentivement, c'est se rappeler distinctement; et, à ce point de vue, le joueur d'échecs capable d'une attention très intense jouera fort bien au whist, puisque que les règles de Hoyle, basées elles-mêmes sur le simple mécanisme du jeu, sont facilement et généralement intelligibles.

Aussi, avoir une mémoire fidèle et procéder d'après les livres sont des points qui constituent pour le vulgaire le summum du bien jouer. Mais c'est dans les cas situés au delà de la règle que le talent de l'analyste se manifeste; il fait en silence une foule d'observations et de déductions. Ses partenaires en font peut-être autant, et la différence d'étendue dans les renseignements ainsi acquis ne gît pas tant dans la validité de la déduction que dans la qualité de l'observation. L'important, le principal est de savoir ce qu'il faut observer. Notre joueur ne se confine pas dans son jeu, et, bien que ce jeu soit l'objet actuel de son attention, il ne rejette pas pour cela les déductions qui naissent d'objets étrangers au jeu. Il examine la physionomie de son partenaire, il la compare soigneusement avec celle de chacun de ses adversaires. Il considère la manière dont chaque partenaire distribue ses cartes; il compte souvent, grâce aux regards que laisse échapper les joueurs satisfaits, les atouts et les honneurs, un à un. Il note chaque mouvement de la physionomie, à mesure que le jeu marche, et recueille un capital de pensée dans les expressions variées de certitude, de surprise, de triomphe, ou de mauvaise humeur. A la manière de ramasser une levée, il devine si la même personne en peut faire un autre dans la suite. Il reconnait ce qui est joué par la feinte à l'air dont c'est jeté sur la table. Une parole accidentelle, involontaire, une carte qui tombe, ou qu'on retourne par hasard, qu'on ramasse avec anxiété ou avec insouciance, le compte des levées et l'ordre dans lequel elles sont rangées; l'embarras, l'hésitation, la vivacité, la trépidation, -tout est pour lui symptôme, diagnostic, tout rend compte à cette perception, -intuitive en apparence,- du véritable état des choses. Quand les 2 ou 3 premiers tours ont été faits, il possède à font le jeu qui est dans chaque main, et peut dès alors jouer ses cartes en parfaite connaissance de cause, comme si tous les autres joueurs avaient retourné les leurs.

La faculté d'analyse ne doit pas être confondue avec la simple ingéniosité; car, pendant que l'analyste est nécessairement ingénieux, il arrive souvent qu'un homme ingénieux est absolument incapable d'analyse. La faculté de combinaison, ou constructivité, par laquelle se manifeste généralement cette ingéniosité, et à laquelle les phrénologues -ils ont tord, selon moi,- assignent un organe à part, - en supposant qu'elle soit une faculté primordiale, a paru dans des êtres dont l'intelligence était limitrophe de l'idiotie, assez souvent pour attirer l'attention générale des écrivains psychologistes. Entre l'ingéniosité et l'aptitude analytique, il y a une différence beaucoup plus grande qu'entre l'imaginative et l'imagination, mais d'un caractère rigoureusement analogue. En somme, on verra que l'homme ingénieux est toujours plein d'imaginative, et que l'homme vraiment imaginatif n'est jamais autre chose qu'un analyste.
..."


Mon petit commentaire :
Je suis d'accord avec Edgar !
Les échecs ont un coté très technique, et demandent énormément de travail pour maitriser les classiques : ouvertures, profiter d'avantages de positions ou pièces, savoir gérer les finales, etc ... (au passage : je suis tombé sur une très bonne partie d'échecs commentée ici )
Au whist -comme au poker- c'est beaucoup plus simple en apparence, et lorsque l'on progresse, ce sont nos observations qui s'affinent plus que notre technique.

Et pour en revenir au bouquin en général, mise à part la nouvelle du Scarabée d'Or plutôt originale, les intrigues et la résolution de celles-ci sont accompagnées de longues analyses, ce qui rend ces 300 pages peu digestes...

03/04/2008

La théorie des cycles

L'idée est simple : il y au poker des séries de bonnes mains comme des séries de bad beat, il faut savoir les exploiter.

Un des grands fan de cette idée est notre cher Patrick Bruel, je vous invite à écouter le podcast de son interview par la team Club Poker, où il explique que lors de bon rush, il peut se mettre à jouer des mains comme 4-7 dépareillés, et jette des AK lorsqu'il est dans un mauvais "cycle".

Ce qu'on apprend -entre autres-sur ce podcast :
- il était président de l'association d'échecs du Lycée Henri IV (un coté "stratège" évidement utile au poker)
- sa main fétiche est de type petits connecteurs suited : 9-10, 10 V, 5-6..
- il joue sur Winamax sous le pseudo p14b (il en parle car il est intéressé financièrement au succès de ce site de jeu on-line)


Pour revenir à l'état de ma bankroll, je suis revenu à 95$, grâce à un tournoi à 3.25$ où je finis 1er sur 45 (+42$ de gain).

Graph de l'évolution de mon stack durant ce tournoi :



Jusqu'à la main 34, je suis plutôt bien et ne m'enflamme pas.

Main 35 : 10-J tête à tête avec le chip-lead. J Q K sur le flop. Puis 4 sur la turn et J sur la river. Je fais des continuation bet que le chip-lead call jusqu'à la river où je tcheck. Il tombe dans le piège : il ne me voit pas sur un brelan et balance la purée avec R 6 : je double.

Main 49 : QQ qui passe vs AK. Je suis maintenant chip-lead et joue plutôt calme avec quelques vols en position de temps en temps.

Main 62 : 6 personnes en table finale. Un petit tapis part all-in (j'ai 6 fois son tapis). A5 vs A9. je touche 2 3 4.

Main 66 : chip lead encore, je met mon tapis BB avec AJ sur 2 limper. Le second tapis UTG me paye, il a AJ aussi. Ça sent le partage mais c'était sans compter sur les cartes : 4 coeurs sur le board, il avait un J de coeur. Aïe. Je me remets à jouer serré le temps qu'un autre joueur sorte.

Main 83 : nous sommes 5. de BB, avec A 3, je paye un petit tapis en SB. il montre 6 9s, il touche un 9. De chip-lead à mon arrivée en table finale, je deviens le plus petit tapis, heureusement le nouveau chip-lead est super passif = il fold tout.

Main 86 : Q3. Instant critique. La big blind arrive dans 2 mains et vaut la moitié de mon tapis. Je tente le bluff sur cette table qui joue décidément très serré. Je suis payé par le bouton qui a les moyens (et croit très fort en sa bonne étoile) avec 3 5 suited. Rien sur le flop. Ouf.

Main 87 : AK. Je suis payé par celui qui a essayé de me sortir à la main précédente. il a A8. Rien sur le Board.

Main 88 : paire de 8. tapis encore, payé par 10 Q du même mec qui fait l'erreur de s'acharner. C'est lui qui sort et je suis maintenant à hauteur du chip-lead.

Main 89 : Nous ne sommes plus que 4. de SB, je suis dans un bon rush et raise de 6K le chip lead avec 9 6s. Je suis à 25k, lui à 29k. Il me paye (aïe). Flop 9 7 4. Je met 6k encore. Il call encore. Turn : 6. Je remet 6k, il met son tapis. Je paye, et il montre A7. Je repasse chip lead avec 80% des jetons du tournoi. Je laisse alors les petits tapis s'éliminer, et ne lâche aucune main une fois arrivée en tête à tête..

Je finis 1er (+42$ !) grâce à un rush (= cycle de win) qui est arrivé au bon moment.

Il y a beaucoup de détracteurs de cette théorie, qui argumentent en expliquant que les probabilités sur une main ne dépendent pas des mains précédentes, (chaque main est un tirage non lié au précédent) mais c'est votre image à la table qui s'en trouve modifiée : vos adversaires sont dans le flou complet concernant votre main (car au bout de la 4éme relance, il est clair que vous pouvez relancer avec pas grand chose, voir n'importe quoi). Si le flop ne vous donne rien et que vous êtes sérieusement relancé, il est encore temps de vous coucher c'est pas grave car vous avez amorti ce coup avec vos mains précédentes, mais ça peut vous rapporter beaucoup si vous touchez un flop pas terrible en apparence, mais qui vous donnera une bonne main sur laquelle vous ne serez pas lisible.

Donc soyez prudent avant de suivre un mec dans un bon rush, à part si vous avez la pocket As ou pocket K bien sur..

En tout cas, ce petit tournoi fait plaisir à ma bankroll qui n'était pas belle à voir. mais 60 + 42 = 102$ -> où sont passés les 102 - 95 = 7$ qui manquent ?

Et bien 2 bad beat en cash game (on peut pas avoir de la chance partout ..) comme sur cette double paire "rivered", ou encore un AK tapis payé par un relanceur style loose avec AQ, et celui-ci trouve bien entendu sa dame au flop..

Du coup, j'ai joué un plus que ma limite fixée hier mais on va essayer de la respecter ces prochains jours ;)

15/06/2007

L'Homme vs La Machine

En 1997, mon coeur s'effondra lorsque Deep Blue -un ordinateur aux super-capacités de calcul- battit Kasparov, alors champion du monde d'echecs..
Depuis, les facultés de calcul des ordinateurs se sont encore développées et il faut aller chercher très loin le contre-exemple-qui-tue pour prouver que l'homme peut encore être le plus fort sur l'échiquier (Voir ce blog echecs de Philippe Dornbush)



Bref, pour retourner au poker, il était impensable que l'homme n'y soit pas à son tour défié un jour par la machine.
Un programme de Texas Hold'Em a en fait été concu par des informaticiens de l'Université D'Alabama et deux rencontres sont organisées cet été contre 2 joueurs pros de poker, Phil Laak et Ali Eslami - un "computer consultant" choisi par Phil - lors d'une conférence sur l’intelligence artificielle à Vancouver.

Polaris -c'est le nom donné à cette machine diabolique- affrontera les 2 joueurs et, histoire que ceux-ci soient bien motivés pour rester concentrés durant ces 4 manches de 500 mains étalées sur 2 jours, les 2 joueurs pourront remporter 50 000$ en cas de victoire...

Je ne pense pas qu'un programme puisse un jour égaler les pros de poker, mais sans doute les joueurs d'echecs pensaient-ils la même chose en 1980 ...

A suivre donc ..

source : le site de news TheSpec.com, (en anglais malheureusement)