Vu le montant des gains, les médias ont (ou vont) forcément en parler, ce qui incitera sans doute de nombreuses personnes à se lancer dans le poker.
L’occasion pour moi de rappeler (comme dans ce vieil article Pourquoi Poker Libre Addiction ? ) : Au poker, il faut faire preuve de bon sens, et ne pas perdre le contrôle de la situation. Mieux vaut être conscient du caractère addictif de ce jeu.
C’est évidemment plus facile pour un adulte que pour un jeune, qui peut vite s’emballer (lâcher ses études pour le poker par exemple), et dépenser sans compter de l’argent qui pour lui n’a pas réellement de valeur, et se retrouver en difficulté (pas de formation, des dettes, isolation sociale, etc..)
Voilà la raison de la récente interview d’un poker addict : Nils, de cet article canadien sur la mode du poker chez les ados et de ces extraits d'un nouvel article assez parlant, trouvé sur synchro-blogue.com, qui décrit l’expérience d’un jeune de 17 ans, victime du poker :
Le poker en ligne : jeu ou addiction ?
Jonathan, 17 ans, appartient à la génération Playstation, une génération qui est née avec l’internet ou presque.
Depuis qu’il est tout petit, il joue en ligne à toutes sortes de jeux, des jeux de rôles aux jeux de stratégie ou d’action.
Ses parents l’ont même longtemps encouragé à jouer sur son ordinateur, préférant le savoir en sécurité devant l’écran qu’en train d’errer dans les ruelles et les parcs du voisinage.
Un jour, le pop-up d’un jeu de poker apparaît sur l’écran de son ordinateur.
Ce n’est pas la première fois et jusqu’alors, Jonathan les avait toujours ignorés.
Cette fois, par curiosité et parce qu’il entend de plus en plus parler de ces champions à peine plus vieux que lui qui réussissent à amasser des milliers, voire des millions de dollars en jouant au poker , il visite le site annoncé.
On lui offre d’apprendre à jouer au « poker gratuit », sans mises de fonds réelles, juste pour le plaisir.
Ce genre de sites est créé par les grosses compagnies de jeux en ligne pour appâter les néophytes, mais ça, Jonathan ne le sait pas.
Il s’initie au Texas hold’em , la variante du poker la plus jouée sur le net, mais très vite, le fait de ne pas jouer du « vrai » argent gâche son plaisir. Il veut entrer dans la cour des grands.
Il achète donc une carte de crédit prépayée chez le dépanneur pour 50$ (le site sur lequel il veut jouer lui a très aimablement indiqué quelles cartes prépayées peuvent être utilisées) après avoir inscrit une fausse date de naissance sur le formulaire d’inscription en ligne et le tour est joué.
Le jeu devient tout de suite plus intéressant, l’adrénaline monte vite, mais l’apprentissage a un prix et son compte est à sec en moins d’une semaine.
Résolu à trouver de l’argent pour pouvoir continuer à jouer, Jonathan décide d’initier quelques copains au poker. Étant le plus expérimenté d’entre eux, Jonathan réussit vite à se refaire un petit pécule qui lui permet de retourner jouer en ligne.
Pendant environ un an. Jonathan perd et gagne de manière à peu près égale.
Il pense au poker presque tout le temps, se concentre de moins en moins sur ses études ou ses amis et passe tout son temps libre à jouer en ligne.
Il enchaîne plusieurs parties tous les soirs, parfois même jusque tard dans la nuit.
Vient un moment pourtant où il se met à perdre en série.
Au début, le jeune garçon ne s’en fait pas trop, l’expérience lui a prouvé que les gains suivent toujours les pertes, mais la « malchance » le poursuit, à tel point que sa réserve fond et qu’il se retrouve sans un sou en banque, virtuelle comme réelle.
Il doit trouver de l’argent.
Il se remet donc à organiser des parties de poker chez lui, à l’insu de ses parents.
Au début, la chance revient, il gagne de petits montants, suffisamment pour se remettre à jouer en ligne, mais le cercle de joueurs a changé et certains nouveaux semblent, et sont, beaucoup plus expérimentés que lui.
Les dettes commencent à s’accumuler et Jonathan se met à paniquer.
Il ne sait plus où se tourner pour se renflouer.
C’est ainsi qu’un samedi matin, alors que son père est sous la douche et que sa mère est occupée dans la salle de lavage, Jonathan entre dans la chambre à coucher de ses parents.
Il sait que son père laisse toujours son porte-monnaie sur la commode. Il s’en approche, le saisit et en sort une carte de crédit. Il note fébrilement les informations nécessaires, remet la carte dans le porte-monnaie et ressort sans faire de bruit.
De retour dans sa chambre, il ouvre son ordinateur et va immédiatement sur son site de poker préféré.
Quelques semaines et cinq mille dollars en moins plus tard, son père reçoit le relevé de compte de sa carte et Jonathan, qui s'est démené pendant tout se temps pour tenter de se renflouer, en vain, se voit forcé de tout lui avouer.
Rares sont ceux et celles qui réussissent à gagner leur vie en devenant des as du poker (et l’on peut dire la même chose des domaines du sport et de l’art où il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus), mais le problème demeure non pas le fait de jouer, mais celui de ne pas pouvoir s’arrêter, même quand on perd, et d’avoir à aller jusqu’au vol ou au crime pour se permettre de continuer.
Grâce à l’aide de ses parents et à des intervenants, Jonathan a finalement réussi à se sortir de sa dépendance, mais tous n’ont pas cette chance.
Alors que l’on considère qu’un pour cent de la population adulte est aux prises avec un sérieux problème de jeu, le pourcentage grimpe à deux pour cent quand on parle des adolescents..
Un article certainement un peu romancé, mais qui permet de se rendre compte des risques liés à la dépendance chez les jeunes canadiens (et donc chez nos jeunes français)
Coté législation, les canadiens ont quelques années d’avances sur nous, car les jeux d’argent y sont déjà autorisés. Ils ont donc conscience depuis longtemps des problèmes de dépendances liés au poker.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter cette étude : Participation aux jeux de hasard et d’argent (publié par le Centre international d’études sur le jeu et les comportements à risque chez les jeunes - Canada) dont sont issues ces données :
Jeux de hasard et d'argent:
Les filles préfèrent les loteries instantanées
Les garçons préfèrent les cartes
Les filles préfèrent les loteries instantanées
Les garçons préfèrent les cartes
En majorité, les jeunes joueurs :
- ont beaucoup d'argent de poche
- proviennent de familles éclatées
- s'estiment scolairement sous la moyenne
- ont beaucoup d'argent de poche
- proviennent de familles éclatées
- s'estiment scolairement sous la moyenne
Maintenant promis, j'arrête avec les dangers liés à l'addiction et je vous posterai bientôt quelques mains :)
5 commentaires:
Très concerné par la dépendance au jeu en ce moment! où te situerais-tu par rapport à cette idée d'addiction?
oulà grosse question..
ça fera sans doute l'objet d'un article très bientôt !
merci pour l'extrait d'Antoine Saoult au JT de TF1, il est impressionnant de calme et sang froid !
Pour cette vidéo, merci à Xewod qui a balancé le lien sur son blog
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